À l’heure où le groupe (aujourd’hui présent sous le nom de Jeff Lynne’s ELO) annonce une tournée européenne sans aucun passage dans l’hexagone, notre équipe revient sur cette formation des Sixties trop peu connue du grand public français.
Un orchestre Rock.
Ce groupe originaire de Birmingham se veut d’inspiration Classique, Pop et Rock. Il est incarné par son leader incontestable : Jeff Lynne.
Le véritable projet du groupe est d’imposer dans arrangements d’orchestre dans la musique Pop/Rock.
Bien qu’ils ne soient pas les premiers à le faire, ce sont cependant ceux qui vont pousser l’expérimentation à son maximum.
En 1971 sort leur premier album appelé Electric Light Orchestra. Il contient leur premier succès : “10538 Overture”.
Mais c’est le second album du groupe qui va véritablement lancer ELO.
ELO II sort en 1972 et contient la reprise du mythique “Roll Over Beethoven” de Chuck Berry.
Un arrangement mêlant la “Cinquième Symphonie” d’un célèbre compositeur allemand et le Rock du pionnier du Rock’n’Roll.
Le succès va crescendo durant les années 1970, les albums gagnent en précision et les tubes commencent à affluer comme le titre “Evil Woman” en 1975 ou “Telephone Line” en 1976 dans l’album A New World Record ce qui constituera le plus grand succès du groupe.
Enfin, l’année 1977 est l’occasion de la sortie d’un double album Out The Blue qui selon certains puristes donnera ses lettres de noblesse au groupe de Jeff Lynne. Album dont est issu le titre “M. Blue Sky”. Les succès d’ELO sont indiscutables au Royaume-Uni. Cependant de l’autre côté de la manche le succès est plus compliqué.
ELO et la France.
Depuis le début des années 60 et ceux jusqu’à nos jours, le phénomène social dit de British Invasion bat son plein. Une multitude de groupes exportée du petit îlot d’outre-Manche va conquérir le monde ? que ce soit pour toujours comme les Beatles, les Rolling Stones ou bien les Who, ou bien le temps d’un album ou d’un single comme les Herman’s Hermits ou encore Procol Harum(retrouvez notre article sur leur passage au Trianon ici ? ➥ Article.
Le même phénomène voit le jour dans les années 70 et ce quel que soit le genre musical. De David Bowie aux Sex Pistols en passant par Led Zeppelin ou Queen, tout ce qui connaît du succès au Royaume-Uni, connaît du succès dans le monde.
Pourtant ELO ne va pas arriver au même résultat et ce notamment pour l’hexagone. Si son succès reste indéniable dans les pays anglophones, le groupe ne connaît aucune réussite auprès du grand public.
Toutefois, dire qu’ELO n’est pas connu en France serait une exagération, mais l’on remarque qu’il demeure un écart énorme entre l’engouement britannique et français pour le groupe.
Il est surtout dommage que les tubes d’ELO comme “M. Blue Sky” ne soient reconnus par les jeunes auditeurs aujourd’hui que grâce à la publicité pour SFR alors que ces mêmes auditeurs connaissent tous les plus grands succès du Rock anglais des Sixties et Seventies que peuvent être “Satisfaction”, “Let It Be”, “Stairway To Heaven” ou bien “Baba O’Riley”.
En conséquence et même si c’est un peu aller à la facilité, il n’est guère étonnant donc de voir la France totalement occultée de la prochaine tournée européenne du groupe de Jeff Lynne. Quelle est la véritable cause de ce déni ?
La faute du commerce ?
Il faut faire un constat relativement simple suite aux années 70.Nous sommes passé d’une période des Sixties marquée par de grands albums concepts à une décennie musicale toutes aussi riche sur ce plan. Mais il existe cependant un contrecoup à ces révolutions/tendances sociales que furent les Beatlemania et autres fanatismes : il s’agit de la monétisation.
En musique, cela s’est surtout traduit par le passage d’un culture de l’album à celle du single, non pas que ce ne soit pas déjà le cas… Mais là où les singles étaient totalement indépendants des albums nous sommes ; au cours des années 70, dans une ère où il faut vendre et passer sur les ondes. Et c’est d’autant plus vrai en France. Nous sommes alors à une époque où les enfants des baby boomers commencent à consommer de la musique et ils demeurent plus exigeants et moins patients que leurs parents. Ce sont les “tubes” qui les marquent. Et ce constat se fait encore aujourd’hui à l’heure où les carrières de David Bowie sont résumées à“Let’s Dance” et “China Girl” ou celle de Paul McCartney à “Say Say Say” par des media au rôle de moins en moins prescripteur. La faute à qui ? Auditeurs trop sollicités ? Maisons de disques ne pensant qu’au fric ? Ces légères pensées pourraient ouvrir sur des discussions interminables. Quoiqu’il en soit, pour un groupe comme ELO ; s’imposer en France du moins pour le grand public semble être encore un long chemin.
À bientôt sur RefrainS.
T.
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