Les membres du groupe Foals ont trouvé la bande-son idéale pour un monde embourbé dans l’incertitude…
La vie d’un groupe de musique est une chose tempétueuse… Malgré le départ de Walter Gervers qui aurait pu être fatal au groupe, l’ensemble a su faire de cette déconvenue un renouveau. Plutôt que de le remplacer, ils ont réaménagé leur son en optant pour des lignes de basse analogiques basées sur un synthétiseur. Ce qui donne à leurs grooves une matière différente. Le cinquième de Foals est plus proche de leur premier album, Antidotes (2008). Des rythmes hérissés et anguleux abondent, mais sont nourris par des textures plus luxueuses et un mélange de timbales, de clochettes et de marimbas qui rappellent leur goût pour Tom Tom Club, Tears for Fears et Philip Glass ou bien encore Ryuichi Sakamoto. “Exits” est délicieusement sonore mais entraîné par un chant de chœur digne de la taille d’un stade. Une puissante plainte pour un environnement post-réchauffement planétaire où “il ne reste plus aucun oiseau qui vole”.
Les questions brûlantes de notre époque – changement climatique, incertitude politique et problèmes de santé mentale – abondent. Musicalement, Foals s’est efforcé de créer une bande-son appropriée. Dans “Degrees”, vous pouvez presque trouver les chants urgents inspirés de Talking Heads période Remain In Light avec leur titre “Houses In Motion” par exemple. “White Onions” associe des percussions aériennes à des cris claustrophobes. En revanche, “Syrups” passe soudainement du squelette P-Funk à ce qui ressemble à du Foals canalisant les Doors de Los Angeles : agités et impatients, avec Yannis Philippakis rappelant les meilleurs hurlement de Jim Morrison. Le chanteur n’a jamais mieux chanté.
De l’ouverture épique et radicale, l’album fait avancer à travers les flammes. On trouve tout une juxtaposition d’images surprenantes – des renards morts, des haies ardentes et une fille endormie -. Tout ici, est pensé dans le but de donner un sens à une planète en panique. C’est la meilleure performance de Foals pour le moment. Tout ça promets de rester dans les mémoires d’autant plus que la deuxième partie suivra plus tard cette année.
À bientôt sur RefrainS.
C.
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