On peut véritablement dire que les allemands de Scorpions ont une histoire avec la salle parisienne de Bercy. En février 1984, le groupe était le premier à tenir l’affiche de l’arena. Après les travaux de 2015 et le naming en AccorHotels Arena, ils étaient encore et toujours les premiers pour cette “nouvelle inauguration” quelques jours seulement après le drame du Bataclan. En 2018, Scorpions est donc de retour pour ce Crazy World Tour 2018, avec l’énergie et le générosité qui les caractérise si bien.
Bienvenue Dans ce “Crazy World”.
Après la très plaisante première partie du groupe britannique aux allures d’Oasis ; Slydigs, le rideau se baisse et laisse apparaître la cinématique prévue pour le début du show. Premier titre : “Going Out With A Bang”, issu du dernier album sortie en 2015 : Return To Forever.
Le groupe déroule ensuite ses classiques tels que “Make It Real” habillé d’une scénographie tricolore, ainsi que “The Zoo”. Ils font littéralement décoller le public parisien. Un public bien calme pour un concert de Metal soit dit en passant. À l’heure du numérique et des réseaux sociaux on peut s’amuser de voir dans la fosse des jeunes bouillants et suspendus à chaque riff de Matthias Jabs à côté de retraités ayant vécu la moitié du concert derrière leurs appareils photos. C’est vraiment dommage puisque le groupe envoie par la suite un medley de leurs grands succès des seventies : “Top of the Bill” , “Steamrock Fever”, “Speed Is Coming”, “Catch Your Train”… Une véritable performance !
Les Scorpions en Mode “Acoustica”…
On commence à s’y habituer, les concerts du groupe connaissent un retour au calme avec un petit set acoustique. Cette fois-ci sous la forme d’un autre medley. Plus de “Holiday”, plus de “Always Somewhere”… Un mix de nouveau morceaux, de plus anciens… et de hits : “Follow Your Heart”, “Eye of the Storm”, “Send Me an Angel”.
C’est l’occasion de rendre le show plus intimiste… Le groupe décore la scène avec des effets de lumière projetés sur… une boule à facette. On réalise ainsi que les allemands représentent bien plus qu’un simple groupe de Métal, ce sont de vrais mélodistes qui parviennent à adoucir un genre musical dur. Passé ce magnifique moment, le groupe envoie “Wind Of Change”. C’est un moment émouvant puisque le logo Pray For Paris fait son apparition sur les écrans. On se souvient que le groupe avait joué dans cette même salle moins d’une semaine après les attentats de Paris en 2015. Klaus Meine y avait tenu un discours magnifique. Malgré le temps qui défile, l’émotion était toujours présente lors de l’interprétation de ce titre vecteur de paix, d’amour et de fraternité.
Let’s Rock ! Mikkey Dee et l’Hommage à l’As de Pique !
Il est enfin temps de le mentionner, le line up du groupe a évolué depuis 2015. James Kottak a été remplacé derrière les fûts par l’ancien batteur de Motörhead : Mikkey Dee.
Disparu en décembre 2015, Lemmy Killmister laisse toujours une marque importante dans le monde du Rock. Scorpions lui a rendu hommage hier soir en reprenant “Overkill”, un des succès de Motörhead permettant de mettre l’ancien acolyte du “Ace Of Spade” dans les meilleurs conditions avant son traditionnel solo de batterie. Et quel show ! certes moins bavard que Kottak son prédécesseur, mais tout aussi talentueux et énergique pour ne pas dire plus ! Le batteur permet ainsi à ses camarades de se ressourcer avant d’envoyer les derniers morceaux qui compléteront le set.
Un Final tout en Puissance.
Après l’explosion des cymbales, Rudolf Schenker revient à toute allure avec une Gibson Flying V équipée d’un peau d’échappement pour un “Blackout” sans retenue. Le genre de morceau qui déclencherait des pogos n’importe où… Sauf à Paris. C’est fort dommageable et cela permet de comprendre également les critiques que le monde du Metal peut attribuer au groupe et l’image trop lisse que son public peut renvoyer.
Climax de fin de show : “Big City Night”. Morceau perdu dans l’album Love At First Sting dont beaucoup n’ont retenu que “Still Loving You” et “Rock You Like A Hurricane”. Ces deux derniers titres sont justement intégrés à la setlist pour le rappel et dans cet ordre. Klaus Meine se permet entre temps de faire chanter “Holiday” a cappella à toute la salle. Il faut dire que c’est saisissant et cela nous fait véritablement regretter que ce morceau ne soit plus d’actualité lors de leurs concerts…
Le spectacle se termine, la salle se vide, les buvettes servent les dernières pintes de bière (de circonstance), et on repart chez soit avec le sentiment que ce genre d’événement reviendra très vite tant le groupe s’est montré énergique et talentueux.
Plus d’informations sur les pages de nos confrères de setlist.fm en cliquant sur le lien ci-après ➥ Setlist du concert.
À bientôt sur Refrains.
T.
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