Le jeune groupe d’outre-Atlantique The Lemon Twigs est sûrement l’une des plus belles découvertes de l’année 2016… Après un premier album arrivé assez tardivement dans les bacs - Do Hollywood est sorti en octobre 2016, Ndlr – The Lemon Twigs, groupe des deux frangins de Long Island, Michael et Brian D’Addario accompagnés de leurs comparses, continue sa route sur le chemin tortueux de l’industrie musicale avec une série de concerts en Europe. Après un bref passage à Londres, le groupe s’arrêtait en cette fin mars dans la salle parisienne de l’Elysée Montmartre.
Le premier album du groupe a surpris un bon nombre d’amateurs de musique et de rock critics. Épuré, mêlant divers styles et univers musicaux avec des références quasiment évidentes dès la première écoute allant des Wings à Supertramp en passant par David Bowie, Queen ou bien entendu The Beatles et même The Beach Boys. Facile à dire ? Certes, mais il reste à savoir si l’ensemble prometteur résiste à l’épreuve de la scène ?
Une dizaine de jours avant ce concert, l’équipe de RefrainS avait déjà assisté en compagnie de quelques chanceux à un showcase parisien organisé par le disquaire Ground Zéro. Les frères D’Addario s’étaient produits lors d’un court set acoustique mêlant chansons de leurs albums et reprises des Bee Gees et des Beach Boys. Ce moment leur a permis de mettre en lumière leur talent d’écriture. Vingt minutes qui nous sont apparues comme étant très spéciales. Comme si nous vivions à la fois un saut dans le passé et un saut dans le futur. À la sortie, nous n’avions qu’un mot à la bouche : “charisme”. Cependant c’est lors des shows durant leurs tournées que ces derniers sont attendus. Ont-ils conforté les espoirs placés en eux ?
La particularité d’un concert de The Lemon Twigs est de voir pendant une partie du show Brian à la guitare et son petit frère à la batterie ; puis pendant la seconde partie de voir les rôles s’inverser. Une chose est sûre, ces jeunes garçons de 17 et 20 ans sont plus qu’à l’aise avec leurs instruments. Mais livrons-nous une dernière fois au jeu des comparaisons. Le jeu de batterie de Michael D’Addario est limitrophe de celui du grand Keith Moon, du moins sur le plan de la véritable folie qui caractérisait si bien le défunt batteur des Who. Nous avons également retrouvé à travers ce concert des similitudes avec ceux qui semblent être leurs inspirateurs. Il y a eu l’album plein de références. Et le passage de leurs morceaux à la scène suit la même logique. La tenue léopard extravagante de Michael D’Addario combinée à son passage à la guitare laisse apparaître une présence dont seul David Bowie dans sa tournée Ziggy Stardust avait le secret. Trouver des liens avec les grands de ce monde est simple comme “Bonjour !” puisque leur musique a inspiré les deux frangins et leurs musiciens. Loin d’être impersonnels, ils sont tout sauf de pâles copies. Une caractéristique qui, à l’ère de l’image souvent éphémère ; fait la force des Lemon Twigs.
Nous avons ici un groupe commençant une tournée avec un album solide : Do Hollywood cité en introduction et nous nous attendions, toute proportion gardée à voir sur scène des musiciens appliqués tels que le sont les ambassadeurs du Rock Alternatif comme Rick Davies, Johnny Marr ou Josh Homme. Il n’en est rien. Les Twigs enchaînent un set d’une très grande richesse tout en donnant à leur musique une énergie bluffante. Mais qu’en est-il ?
Le groupe ouvre avec “I Wanna Prove To You”, morceau d’ouverture de leur album. Viennent ensuite d’autres morceaux de l’album comme “Haroomata” ou bien “Frank”. Ils glissent ensuite une composition de leur père. Il faut dire que dans la famille, la musique et l’éducation musicale semblent être un pilier. Ils reprennent donc Ronnie D’Addario en interprétant “Love Stepped Out”. Ils s’attaquent ensuite à des covers dont une de “All Of The Time” ; un de plus beaux morceau d’Alex Chilton tout en contraste. Après l’interprétation de leurs singles “These Words” et “As Long As We’re Together”, ils reviennent pour un rappel bluffant. En effet après avoir invité leur tour manager à la batterie, les frères D’Addario prennent la lead guitar pour interpréter le magistral “The End” des Beatles. Et contrairement à Paul McCartney (qui s’autorise à prendre quelques libertés plaisantes sur les solos) les Twigs produisent une prestation fidèle au disque à la note et à la mesure près pour le plus grand bonheur des plus puristes. Pour finir , ils livreront en avant-première une pièce de leur prochain album, un morceau aux tournures Britpop. Ça promet.
Nul ne peut prédire si ces garçons arriveront à se hisser vers les sommets, l’histoire musicale étant remplie d’exemples de groupes prometteurs n’ayant pas réussi le stade de la confirmation. Une chose est sûre cependant, certains membres de ces groupes ne portaient pas tous une tenue moulante léopard sur scène…
À bientôt sur RefrainS.
T.
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