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Paillettes, Androgynie et Talons Hauts : le Glam Rock ?

La fin des années 1960 est l’occasion d’un nouvel éclatement du Rock en plusieurs sous-genres.
Pendant que certains groupes ou artistes comme les Pink Floyd ou bien King Crimson développent le Rock dit « progressif » à travers des structures complexes et riches, des groupes comme les Rolling Stones prennent le chemin inverse se traduisant par le retour aux fondamentaux du Blues.
Le Glam Rock va naître de cette dualité en revenant à des bases simples mais en ajoutant une touche Folk et électrisante.
Mais outre l’aspect musical, le Glam’ va comme pour le Rock’n’Roll ; devenir un genre initiateur de création sur divers plans artistiques comme la mode ou le cinéma. Revenons donc ensemble sur l’un des meilleurs sous-genres que la musique rock ait connu.

Influence et Figures de Proue.

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Marc Bolan (T-Rex).

L’éclosion du Glam rock se fait parallèlement à celle de David Bowie et du groupe T-Rex de Marc Bolan.
En 1970, aux États-Unis ; Bowie publie The Man Who Sold The World. Sur la pochette, il est habillé… en femme. L’apparence androgyne devient dès lors une composante de ce style nouveau.

Mais revenons à l’aspect musical. Bowie retranscrit dans l’album ses influences Jazz et Blues. Ces dernières seront encore plus visibles dans l’opus suivant Hunky Dory en 1971. On peut véritablement dire que le genre est né de cette manière. À l’inverse des Stones qui reviennent aux racines du Blues tout en donnant à la chose un aspect agressif, le Glam Rock veut suivre le même concept mais en lissant et adoucissant le son comme nous le disions précédemment. Mais il n’y a pas que David Bowie dans la vie et tout comme la Pop qui n’est pas uniquement une création attribuable aux « Fab Four« , le Glam’ connaît une seconde figure incontestable incarnée par Marc Bolan le leader du groupe T-Rex.

T-Rex est la version raccourcie de Tyrannosaurus Rex, un duo Folk et psychédélique de qualité qui va se lancer dans la grande aventure du Glam’ en 1971 avec l’album Electric Warrior. Porté par le tube « Get It On« , T-Rex forme un album beaucoup plus « électrisant » que ceux que Bowie a pu produire (ce dernier se rattrapera cependant avec The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars). Alors que Bowie reprenait essentiellement des structures jazzy, Bolan fait transpirer le Rockabilly et le Boogie avec la touche Glam’ dans ses compositions.

Les deux B (Bowie et Bolan) vont donc être les plus gros développeurs du genre mais pas exclusivement. Le groupe de Bryan Ferry, Roxy Music entre également dans la danse en 1972 avec leur premier album (actuellement réédité en version haute couture agrémentée notamment d’un live où « ça joue très sérieusement »). C’est également le cas de Gary Glitter et son double tube « Rock ‘n’ Roll Part 1 et 2 » qui connaît un succès sans équivoque.

L’Aspect Glam’.

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Mick Jagger en 1973.

En ce qui concerne l’emballage visuel de ce style nouveau, le Glam Rock voit se développer une nouvelle mode aux aspects très androgynes. Ainsi, outre les maquillages en tous genres et les paillettes, la mode est aux tenues moulantes et aux talons hauts (confortables pour bouger sur scène).

Les artistes jouent beaucoup avec les possibilités offertes par tous ces vêtements et accessoires. C’est le cas du groupe Queen à ses débuts ou bien de Sweet (et non pas The Sweet même s’il s’appelait The Sweet avant 1975). Cependant encore une fois la palme revient à Bowie et Bolan. Avec la création de son personnage de Ziggy Stardust, Bowie en plus de développer le genre d’un point de vue artistique, développe également son aspect. Sur scène, il incarne le genre comme personne. L’aspect Glam’ va même jusqu’à toucher le Rock primaire. C’est ainsi qu’en 1973 on peut voir Mick Jagger arborer sur scène un style vestimentaire Glam’ sur les tournées américaines des Rolling Stones bien que la musique jouée par le groupe à l’époque n’avait strictement rien à voir avec le Glam’, les paillettes et tous ces artifices. Cependant cet aspect demeure presque exclusif au Royaume-Uni.

Les États-Unis connaissent un engouement beaucoup plus faible pour le Glam rock et très peu d’américains à l’exception de Lou Reed se risquent dans ce nouveau genre.
En témoignage de ce peu d’engouement, nous avons l’exemple du film musical, The Rocky Horror Picture Show qui fait un véritable bide à sa sortie aux USA et ne connaîtra le succès que postérieurement.

Le Bon Temps du Glam Rock et la Déferlante Punk.

Le milieu des années 1970 voit le style à son apogée. Outre Bowie et Bolan les artistes de Glam se multiplient et sortent des hits comme c’est le cas pour Sweet et son « Ballroom Blitz » (qui sera malheureusement samplé pour faire le générique de la rassrah télévisuelle « Touche Pas à Mon Poste ») ou bien Slade et son « Far Far Away« Certains groupes comme les Sparks ou Queen ont débuté par ce sous-genre avant de migrer vers de nouveaux horizons. Cependant le Glam commence à s’essouffler au profit du Punk.

À partir de 1977, la mort accidentelle de Marc Bolan et l’arrivée des Sex Pistols et de leur « Nevermind The Bollocks met un coup d’arrêt au genre.
Nous pouvons voir dans le Punk une sorte de réaction au Glam. Et surtout une réaction à tous ces artifices qui ne plaisaient pas aux punks… Là ou la musique paraissait lisse mais électrique, le Punk Rock ne garde que l’aspect distordu du son et vient créer une véritable cassure avec une musique simpliste bien que puissante.

Mais bien que musicalement en perdition l’aspect glamour demeure et ce même chez les groupes de Punk ou de Hard Rock. C’est le cas pour Iggy Pop ou pour les américains de Kiss, le premier de par sa véritable position de précurseur du Punk et les seconds de par leur statut de créateurs du Glam Métal.

Le Glam’ à la postérité.

Passé les années 1970 et à l’exception de certains groupes de métal comme Kiss ou Marilyn Manson reprenant son aspect, le genre s’effondre sur le fond musical au profit de la New Wave.
Nombre d’artistes reprennent cependant ses codes visuels comme Culture Club ou bien les initiateurs de la mode gothique.

Aujourd’hui, quelques (trop) rares groupes indépendants comme Foxygen ou The Lemon Twigs tentent de redonner au Glam un souffle nouveauCependant le genre fait partie de ces mouvements artistiques trop ancrées dans une époque pour pouvoir revenir avec autant d’engouement.

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Michael D’Addario (The Lemon Twigs).

À bientôt sur RefrainS.

T.

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