Le US + Them Tour de Roger Waters s’arrêtait vendredi 8 et samedi 9 juin à la U Arena de Nanterre pour des premiers concerts en région parisienne depuis la tournée The Wall Live en 2013. Une série de shows qui fait également suite au nouvel album solo du bassiste des Pink Floyd depuis près de 25 ans : Is This The Life We Really Want?. Entre scénographie à couper le souffle et messages politiques permanents, notre équipe revient sur cette performance en mode cochon gonflable. Un moment dingue tant sur le plan musical que visuel.
Un Voyage dans la 4ème Dimension.
Le principal intérêt de voir Roger Waters sur cette nouvelle tournée était bien entendu de pouvoir entendre l’un des plus grands albums de l’Histoire de la musique dans sa quasi-intégralité : The Dark Side Of The Moon. Après une longue introduction laissant apparaître un coucher de soleil au bord de la mer, les lumières s’éteignent et le voyage commence… Le britannique ouvre avec “Breathe”. Chose un peu plus surprenante qu’à l’accoutumée, le concert commence par un medley. Nous retrouvons généralement les medleys en fin de soirée d’habitude. Le tout est basé sur un enchaînement mi mineur/la. Une grille d’accords ou plutôt un duo fondamental dans la musique des Floyds.
Ce début de concert est l’occasion de voir s’imposer à la guitare et au chant l’artiste Jonathan Wilson. Il est en quelque sorte une copie conforme de David Gilmour dont il remplit avec un certain brio le rôle. Bien que Gilmour demeure tout de même irremplaçable, Wilson assure et monte en puissance tout au long du concert. Nous vous en reparlerons un peu plus tard.
Un des éléments fondateurs de la légende de la face cachée de la lune est aussi le fait que l’album est considéré comme le meilleur outil existant pour tester un nouveau système Hi-Fi. On peut dire que Roger Waters a pu tester véritablement la capacité acoustique de la nouvelle Arena de Nanterre. Une salle qui avait essuyé des critiques sévères suites à l’écho qu’elle rendait lors des trois représentation à l’automne 2017 données par les Rolling Stones. Cette fois, nous notons une très nette amélioration… Comme quoi, il faut peut-être donner plus d’importance à la critique du travail des ingénieurs du son qu’à celle des concepteurs de la salle.
Passé le climax ambiant de “Time” et “The Great Gig In The Sky”, entrecoupé d’un “One Of These Days” qui semble raccourci, Waters nous livre quelques compositions de son dernier album solo. Sur ces morceaux l’artiste a réussi un coup avec une scénographie attirante pour compenser ces morceaux un peu moins spectaculaires, que ceux de son ancien groupe. Il est temps alors de finir cette première partie avec la balade intergénérationnelle qu’est “Wish You Were Here” et enfin l’enchaînement imparable des trois titres suivants : “The Happiest Days Of Our Life”/ “Another Brick In The Wall” (partie 2 et 3). Accompagné d’enfants de la région pour le tube des Floyds, cet enchaînement conclut donc la première partie et laisse place à une entracte de 20 minutes pendant lesquelles défilent des messages politiques. Une soirée sous le support induit de la RATP en sommes… Avec cette fois-ci RATP pour signifier Rage Against The Politicians.
“L’Homme est un Animal Politique”.
La seconde partie du concert est marquée par la matérialisation des cheminées de l’usine Battersea apparaissant sur la pochette de l’album Animals. Cette seconde partie est beaucoup plus instrumentale est aussi beaucoup plus politique. Outre les montages fait de vidéos représentant Donald Trump en porc lors du morceau “Pigs”, l’artiste monte au créneau contre les dirigeants politiques du monde entier dont les visages défilent pendant qu’il interprète “Money”. Ce matraquage politique caractéristique de Roger Waters et des ses concerts peut effrayer beaucoup de monde.
Le reste du concert est éblouissant. Le ballon gonflable en forme de cochon fait bien entendu son apparition pour un tour de salle sous les flash des spectateurs voulant alimenter leurs comptes Instagram. Il est ensuite venu le temps de conclure un show spectaculaire. Et le final est au niveau de nos attentes. Le set se termine tel le final de l’album au prisme avec “Brain Damage”, la chanson hommage à Syd Barrett, puis “Eclipse”. Le tout dans un habit de lumière fameux. C’est “Comfortably Numb” issu de l’album The Wall qui achève la soirée dans un concert de guitares pleureuses. Hallucinant moment d’une rare hauteur… L’occasion de le voir saluer son public à qui il a offert une prestation scénique tout simplement incroyable.
À bientôt sur RefrainS.
T.
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