Pendant la lecture, profitez de notre playlist spéciale intitulée Top 10 Guitaristes. Retrouvez-la également à la fin de l’article.
Comment un seul instrument a-t-il permis à tant d’artistes de créer leur propre son ? Si leur musique n’appartient qu’à eux, la façon dont il la jouent leur est tout aussi personnelle : qu’ils fassent le duckwalk de Chuck Berry, ou qu’ils tiennent leur guitare derrière leur dos comme Stevie Ray Vaughan, le sens du spectacle et de la performance font partie de leur aura. Mais plus que du show, c’est bien aux guitaristes que nous devons l’essentiel de la bande-son de nos vies et de notre culture populaire. Les lauréats qui nous intéressent ne sont pas toujours les plus grands musiciens au monde mais ils sont les pionniers qui ont révolutionné notre façon d’entendre, de vivre la musique.
10 – Keith Richards.
Keith Richards des Rolling Stones est l’anti guitar-hero. Cela n’empêche pas ce guitariste à la technique souvent discutée d’avoir totalement sa place dans ce top. Keith Richards est le maître du riff. On lui doit d’ailleurs le plus célèbre de l’histoire avec celui de “Satisfaction” notamment. En outre, Keith est l’homme qui un jour a eu l’idée de bouger l’accordage standard de sa guitare pour se simplifier la vie en faisant des accords. Il a ainsi popularisé l’accordage dit “ouvert” et donné par la même occasion un nouveau souffle à la musique des Stones. Le style Keith Richards est reconnaissable entre mille. Et d’année en année, il demeure bougrement efficace. Que ce soit “Brown Sugar” ou “Start Me Up” pour finir sur “Doom and Gloom”, ce vieux pirate de Keith s’impose littéralement comme le patron des guitaristes rythmiques. Extrait.
9 – Angus Young.
Il est pour beaucoup celui qui a initié nos jeunes oreilles au Rock, ou qui l’a fait apprécier au grand public par sa sincérité et son efficace simplicité. Leader du groupe culte AC/DC, il a, avec son frère Malcolm à la guitare rythmique, impulsé un nouveau style dès la création du groupe en 1973 : un Hard Rock direct, énergique et rythmé où les riffs sont centraux et les silences d’or. Véritable bête de scène, habillé de son costume d’écolier, zigzagant partout et effectuant toujours parfaitement son duck walk inspiré de celui de Chuck Berry, Angus a développé une prestance à la hauteur de sa technique. Si les riffs d’AC/DC sont finalement assez simples techniquement, mais toujours parfaits, les solos n’en sont pas moins compliqués ! Rien qu’à écouter “Let There Be Rock”, on comprend qu’Angus est le guitariste sachant allier technique et mélodie, rendant culte chacun des morceaux du groupe. Désormais seule tête pensante d’AC/DC, qui a encore sorti des albums monstrueux ces dernières années, on attend que le leader qu’il est (plus que jamais) nous annonce une prochaine tournée mondiale ! Extrait.
8 – Stevie Ray Vaughan.
Stevie Ray Vaughan – également connu des fans comme “SRV” ou “Stevie Rave On” – était le meilleur guitariste de Blues anglo-saxon qui ait jamais vécu. Ses chansons telles que “Pride And Joy”, “Love Struck Baby” ou “Couldn’t Stand The Weather” ont mis en valeur son talent prodigieux et sa Stratocaster gémissante. Au cours des années 80 et après un passage remarqué au Montreux Jazz Festival en 1982 ainsi qu’une pige de luxe et de haute volée aux côtés de David Bowie et Nile Rodgers sur l’album Let’s Dance en 1983, Vaughan et ses Double Trouble ont fait des tournées en Europe, en Australie et au Japon. Ils ont travaillé avec de nombreux grands musiciens, dont Eric Clapton, Albert King, B.B. King – dont nous célébrons les 5 ans de la disparition au moment où nous écrivons ces lignes, NDLR – et Muddy Waters. Sur scène, l’homme n’est que folie. Il transpire physiquement comme il transpire le Blues avec un touché démentiel. La palette technique est incroyable. Parfois sec, ciselé, il alterne avec un jeu tout en délicatesse. Enchaînant les morceaux de bravoure comme dans le fameux Live At El Mocambo, Vaughan est un guitariste innovant. 30 ans après sa mort, à l’âge de 35 ans, Vaughan est toujours une référence du Texas Blues. Il restera un musicien au feeling et au son étincelant, définitif… inégalable. Extrait.
7 – Chuck Berry.
“Si vous voulez donner un autre nom au Rock n’Roll, appelez-le Chuck Berry”, a dit John Lennon. Berry a inspiré des milliers de guitaristes. Son riff d’ouverture guitare de “Johnny B. Goode” qu’il a réutilisé à l’infini est devenu plus que mythique. Clapton a dit si vous jouez du Rock n’Roll à un moment où à un autre vous en viendrez à jouer du Chuck Berry. Il le qualifie d’un mélange de musique latine et de Country Jazz. Il a aussi régulièrement joué du Blues, un bon moment pour se détendre en live après des morceaux très rockers. Dave Edmunds, guitariste qui a réuni un groupe de légende comme groupe de scène pour Chuck Berry pour un concert célébrant son anniversaire, demande avant le show la setlist au guitariste qui lui répond qu’il n’en a pas et qu’il commence par, il se met à chanter le riff de Johnny B. Goode (et comme dit utilisé dans plein de chansons) puis il continue en disant que quand il a terminé un morceau il tape du pied comme ça (faisant un geste où il tape du pied). Extrait.
6 – Brian May.
Que dire… Brian May est un génie. Si Queen, c’était Freddie Mercury, il n’y aurait jamais eu Queen sans Brian May. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il continue aujourd’hui de tourner avec son ami et batteur Roger Taylor sous le nom du groupe. C’est lui qui invente et construit le modèle de sa Red Special en 1963 ! Guitare devenue culte par le son qu’il a su lui donner, il a aussi inventé un nouveau style, rendant ses solos de guitare cultes par le sens mélodique qu’il a su leur donner, dans un style Hard Rock jusqu’à ce qui s’apparenterait à des génériques de dessins-animés (en mieux bien sûr). La technique de Brian May est également imparable. Bref, il est reconnaissable entre mille. Showman ayant aussi une carrière solo trop méconnue malgré la grande qualité qu’elle présente, il remplit encore aujourd’hui les stades. Décoré par la Reine, Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique, il est aussi docteur en astrophysique… Ce qui lui permet peut-être de savoir quel OVNI il est vraiment ! Brian May continue aujourd’hui de remplir les stades… Du moins quand ils rouvriront. Prochain passage à Paris le 26 mai 2021. Extrait.
5 – Jimmy Page.
En 1958, à l’âge de 14 ans Jimmy Page fait sa première TV dans une émission All Your Own de Huw Wheldon qui a pour but de présenter des enfants ayant des passions atypiques ou des talents, il s’y présente avec un groupe de Skiffle, style de musique très en vogue à l’époque. Quelques années plus tard Jimmy Page deviendra l’un des musiciens de studio le plus demandé et prisé, jouant sur un nombre incroyable d’enregistrements y compris des morceaux d’artistes français comme France Gall, Michel Polnareff, Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell. Il devient membre des Yardbirds et lorsque que le groupe se sépare et qu’ils restent des dates à faire, ils fondent les New Yardbirds, avec Robert Plant au chant, John Bonham à la batterie et John Paul Jones à la basse et aussi aux claviers, le groupe changera de nom pour s’appeler Led Zeppelin et tout le monde se met à parler de ce nouveau groupe qui changera la face de la musique. Jimmy Page à un jeu puissant, grave, il n’hésite pas à utiliser un archet pour frotter les cordes de sa guitare électrique. Il utilise aussi des effets de feedback et des pédales Wah-Wah. Extrait.
4 – Ritchie Blackmore.
S’il en est un que les classements ont tendance à oublier, c’est bien lui ! Et pourtant… “The Man In Black” est l’un de plus grands guitaristes au monde, rivalisant parfaitement avec ceux que l’on cite toujours. En écoutant “Smoke On The Water” ou “Burn”, on perçoit vite que le guitariste de Deep Purple et Rainbow est le roi du riff. Mais s’il n’y avait que cela… Ritchie Blackmore est un virtuose, un inventeur de génie ayant contribué à l’invention du Hard Rock, et ayant su construire voire concilier le meilleur des héritages de la musique classique/baroque, médiévale ou même Pop. Il est en plus de cela l’un des plus grands improvisateurs. Et tout est toujours parfait ! Nous vous défions de trouver un seul de ses mauvais lives : cela n’existe pas ! Et ce n’est pas tout. Ritchie Blackmore, rassemblant tous ces points, converge constamment vers un seul but : arriver à un sens mélodique unique. L’homme à la Stratocaster blanche est aussi un technicien hors-pair, ayant inventé son propre son, si reconnaissable. Il a permis de mettre la lumière sur des David Coverdale, Ronnie James Dio, Cozy Powell ou Don Airey ! Personnage mystérieux et très humain à la fois, il mène aujourd’hui l’excellent Blackmore’s Night, le groupe de musique médiévale qu’il a toujours voulu créer, pour son plus grand bonheur et celui de sa femme Candice, chanteuse du groupe. Ritchie vit désormais pour l’amour de la musique, et de ses fans, ayant reformé Rainbow pour quelques concerts ces dernières années. Extrait.
3 – George Harrison.
Un jour de 1958, Paul McCartney parle d’un de ses amis de quatorze ans à John Lennon lui proposant de l’engager car il est notamment capable de jouer “Raunchy” à la perfection. Un standard instrumental très difficile à maîtriser. Cet ami c’est George Harrison qui jouera sur le pont supérieur d’un bus le morceau. John Lennon totalement impressionné par la performance d’une grande justesse l’embauche dans les Quarrymen qui deviendront plus tard les légendaires Beatles. Il est aussi un des plus grands slide guitaristes et très demandé en studio pour des solos de slide. Il est devenu slide guitariste par accident lorsqu’il rejoint en milieu de tournée le duo Delaney And Bonnie durant l’année 69 (la tournée incluant Eric Clapton à la guitare), il se voit attribuer les parties de slide guitare studios de Dave Mason de Traffic sur le morceau “Comin’ Home”. Il n’a jamais de slide même sur “Drive My Car” où Paul joue le solo car trop occupé à s’inspirer du riff de “Respect” d’Otis Redding. Il s’inspira de deux légendes du slide: Ry Cooder et Robert Johnson. De là, il deviendra un maître du slide et dès la première note d’un de ses solos on reconnaît qu’il s’agit de lui. Pourtant il ne se considère pas comme un joueur de slide. Il se passionne aussi pour le sitar, instrument indien qu’il jouera pour la première fois sur Rubber Soul pour le morceau “Norwegian Wood”. Il se perfectionnera auprès d’un des plus grands : Ravi Shankar, qui deviendra un de ses grands amis, n’hésitant pas à partir en tournée avec lui. Extrait.
2 – Eric Clapton.
Placer Eric Clapton au sommet d’un tel classement relève de l’évidence, pourtant il y a énormément de choses à dire sur ce guitariste que l’on a fini par surnommer “God”.
La musique et son instrument sont indissociables du style Blues. Une légende raconte que le maître du genre Robert Johnson, se serait perdu et retrouvé au milieu d’un carrefour (crossroad en anglais). Il y aurait rencontré le diable et aurait pactisé avec lui en échange de sa virtuosité. Si Robert Johnson est celui qui a lancé l’histoire du Blues. Eric Clapton l’a fait rentrer dans la légende avec son instrument. Que ce soit au sein de Cream, de Blind Faith ou de Dereck And The Dominos, le britannique a littéralement vendu son âme à cet instrument comme Robert Johnson avant lui. Une guitare d’Eric Clapton est d’ailleurs une personne à part entière. Tantôt “Brownie” tantôt “Blackie”. Clapton a vécu et évolué partout. Il est celui qui a joué pour son ami George Harrison le solo de “While My Guitar Gently Weeps”. On le voit au côté d’Aretha Franklin pour une session aux studios Atlantic. Et enfin, il est l’un des seuls blancs qui sera adoubés par la communauté afro-américaine pionnière du Blues. De plus, Eric Clapton entre dans sa sixième décennie au sommet ce qui fait de lui un incontournable. Extrait.
1 – Jimi Hendrix.
Jimi Hendrix est aussi indissociable de la guitare électrique que Michael Schumacher d’une formule 1. Il est certainement l’artiste qui aura le plus contribué à l’évolution de son instrument. Mais outre l’instrument en lui-même, la touche Hendrix est davantage portée sur le son. Il aura su donner ses lettres de noblesse aux nombreux effets qui accompagnent aujourd’hui les guitaristes. Notamment la Fuzzface. Son influence sur le domaine est tel que l’on crée la pédale Octavia pour lui. Tout le couplet à la technique parfaite d’un gaucher jouant sur une guitare de droitier qu’il avait lui-même trafiqué. La guitare au stade de Jimi Hendrix n’est plus un instrument de musique l’accompagnant mais une véritable partie de lui-même. Et on peut dire qu’aujourd’hui chaque guitare ou pédale d’effet sortant d’usine comporte en elle une partie de Jimi Hendrix. Extrait.
Mentions honorables : Sister Rosetta Tharpe, Scotty Moore, Robert Johnson, Stephen Stills, David Gilmour, Rory Gallagher, Pete Townsend, Roger Hodgson, Alvin Lee…
Playlist :
À bientôt sur RefrainS.
La Rédac‘.
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