Skip to content →

Cat Power – Wanderer. Une Leçon de Songwriting.

Cat Power, née Charlyn Marie “Chan” Marshall, revient avec Wanderer sur l’excellent label Domino. Focus sur un album habité par un incroyable sens de la composition.

Wanderer est le dixième album de la chanteuse.

Cat Power nous fascine depuis presque un quart de siècle. Qu’il s’agisse de What Would the Community Think (1996), de You Are Free (2003) ou bien plus récemment de l’éclatant Sun (2012), nous pensons sincèrement que Chan Marshall n’a jamais déçu. Mieux : il semblerait qu’elle soit incapable de faire de la mauvaise musique.

Les onze morceaux de Wanderer s’articulent autour d’une atmosphère de voyage et de vagabondage.

Cat Power en 2006. Crédit photographique : Erich Schlegel/NYT.

Chan Marshall a toujours été un esprit errant. Comme elle, sa musique est difficile à prédire. Bien que fidèle à la Southern Soul et à ce style que nous pourrions définir comme de l’Americana, elle peut parfois s’aventurer dans certaines contrées musicales et mélodiques où nous ne pensons pas la trouver. C’est le cas sur ce disque avec la chanson “Woman” en collaboration avec Lana Del Rey où cette dernière offre un accompagnement feutré. Excellent titre au demeurant. Un des morceaux clés de Wanderer

Chan s’aventure dans les anciens et les nouveaux pâturages. “Je vais de ville en ville, avec ma guitare, racontant mon histoire“. L’ouverture avec la chanson titre “In Your Face” sorte d’hymne rural, de chorale divine résonne avec ses notes de piano crépusculaires. Il en ressort des tragiques caricatures à la Tom Waits. “Nothing Really Matters” semble osciller entre résignation et optimisme avec un lyrisme admirable.

Magnifiquement produit par Cat Power elle-même, Wanderer est une ode aux routes poussiéreuses et défoncées d’Amérique, à ces véhicules rouillés et aux lumières vacillantes de ces salles de concert oubliées. Tout y est sans faire catalogue. Ce disque est une vitrine de l’héritage de Cat Power et de sa vitalité continue. “You Get” est un Rock relâché, alors que “Robbin Hood” rappelle le côté épuré, presque vide de son second album Moon Pix (1998).

Nous sommes amoureux de Chan Marshall. Tant d’années que nous la suivons. Avec ce dixième opus, ça ne va pas aller en s’arrangeant. Les chansons sont complexes, frappantes, mais discrètes : la constante référence au mouvement semble être autant en rapport avec la détermination de l’artiste à suivre sa propre voie artistique et ce, quelles que soient les attentes des autres. Wanderer est calme. Il y a de la confiance dans ce disque, ce qui donne aussi à penser que Chan sait exactement où elle veut être et aller.

À bientôt sur RefrainS.

C.

Partager

Published in Chroniques

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *